Avec cette carte, Camille nous apprend qu’un galon ne peut être donné à un soldat quand il est dans un dépôt. Il doit être au front ou sur le départ. Un départ qui a été encore retardé, cette fois-ci par une épidémie d’oreillons.
Pontarlier
Mon cher oncle,
Je suis toujours à Pontarlier, car une épidémie d’oreillons est venue retarder notre départ. Toute permission a été refusée, même aux soldats habitant les environs. Nous n’allons cependant pas tarder à partir maintenant, car il faut que le camp des Pareuses, où nous sommes, soit disponible pour le 1er avril afin de permettre l’installation de la classe 1916. Notre instruction est toujours très poussée. J’ai attrapé une plaie infectée au pouce droit qui m’a arrêté pendant quelques jours. Elle va beaucoup mieux maintenant et j’ai repris mon service.
Je suis aujourd’hui instructeur des ajournés et réformés pris au dernier conseil de révision. Chaque élève-caporal fait son jour d’instructeur.
Quant aux galons, nous les aurons avant de partir au feu ou sur le front, car aucun élève de la classe 15 n’aura ses galons dans un dépôt, à moins qu’il ne soit possesseur du brevet d’aptitude militaire.
J’espère que vous vous portez bien. Je suis en bonne santé. Je vous embrasse affectueusement. Votre neveu, Camille Zaleski.
Donnez-moi, je vous prie, dans votre prochaine lettre des nouvelles de Maxime et de Charles. Je leur ai écrit il y 15 jours environ, mais je n’ai encore aucune nouvelle. Merci pour votre mandat.